Du 27 septembre au 3 octobre 2013
Nous avons quitté la plage ce matin et roulons en direction de la cordillère blanche suivis de nos amis allemands, Mickaëlla et Félix.
La route est correcte pendant environ 80km après la ville de Chimbote située sur la côte. Elle devient une piste en bon état tout le reste du trajet menant au callejon de huaylas.
Le callejon est une route dans la vallée andine (entre 2300 et 3200m d’altitude) longue de 180km et encastrée entre la cordillère noire (le long de la côte) et la cordillère blanche qui compte 35 pics éternellement enneigés dont le Huascaran (6768m) qui est le 2ème plus haut sommet du continent après l’Acongagua (6900m) en Argentine. La vallée jouit de tout les climats et paysages andins : paramo, puna et cultures en terrasses. Au pied des géants de glace s’étalent des lacs parmis les plus beaux du pays. Cette vallée heureuse où se trouve le parc national de Huascaran est le point de ralliement des andinistes du monde entier. Ici la population est en majorité indigène, on peut voir les femmes en habits traditionnels et les entendre parler quechua.
Nous entrons dans les montagnes et longeons le Rio Santa qui mène au canyon del Pato, juste avant que ne commence le callejon. C’est absolument magnifique, nous sommes cernés par de grandes falaises et quelques cactus.
Après plusieurs heures de routes dans ce décor incroyable, nous nous arrêtons au bord de la rivière pour le bivouac. Calme et noir absolu à la tombée de la nuit.
Canyon Del Pato
Le lendemain, nous continuons notre route, nous traversons pas loin de 38 tunnels étroits, la route grimpe et nous longeons toujours le Rio Santa situé 200m plus bas au fond du canyon del Pato que nous surplombons désormais.
Pas de barrière ni de garde fou, nous sommes parfois proche de la falaise, frissons garanti à certains moments !!! C’est fou aussi ce qu’on se sent tout petit dans un tel paysage. Nous commençons maintenant à apercevoir quelques sommets enneigés, on est tout excités. Sur la route nous croisons des français en sac à dos, ils montent à bord de Mauro pour un bout de route avec nous. Ils commencent leur trip en Amérique du sud pendant 6 mois.
Il est 16h quand nous arrivons à Caraz, 1èrevillage sur le callejon. Nous nous garons sur la place et y faisons quelques courses avant d’entamer la piste nous menant à la laguna de Paron, dans le parc de Huascaran.
Laguna Paron
Cette fois la piste n’est pas des plus simples et nous mettons 2h pour faire les 28km nous séparant du lac. C’est là qu’on se sent soulagés d’avoir 3 pneus de secours. Les allemands galèrent un peu plus car leur véhicules est nettement plus haut que le nôtre, ils touchent les branches d’arbre. Nous prenons une femme du village et sa fille, elles nous ont fait de grands signes pour que l’on s’arrête. La montée est rude et nous sommes heureux de pouvoir les emmener sur un bout de chemin. La vue tout au long du trajet est splendide.
Malheureusement, nous faisons la dernière heure de route à la tombée de la nuit, ce qui n’est pas franchement une bonne idée mais nous n’imaginions pas l’état de la piste.
Arrivé sur le parking du site situé juste devant la lagune, on ne voit rien, il fait nuit et on devine à peine les énormes falaises qui nous entourent.
La nuit sera difficile, tout le monde souffrira de nausées, maux de tête et manque d’oxygène. En effet, nous venons de la côte et nous voilà ici à 4170m d’altitude, c’est un peu trop rapide !
Au réveil, le spectacle nous sort vite de notre fatigue, la vue est à couper le souffle. Le lac aux eaux turquoises est devant nous, dans son écrin sauvage pris entre 2 nevados de plus de 6000m d’altitude et cerné d’une douzaines de pics enneigés. C’est le plus grand lac de la cordillère, 3km de long sur 700m de large.
Nous partons tous les 4 marcher le long de la laguna. Micki est vraiment trop malade pour nous accompagner. Nous faisons donc une balade de 3h admirant le lac et les montagnes qui nous entourent, c’est majestueux. Nous passons quelques cours d’eau et observons pas mal de cascades sur le trajet. Il fait très beau. A part quelques oiseaux, papillons et insectes, nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux.
Après avoir mangé et fait un peu d’école, nous quittons l’endroit (à regret) pour retourner à Caraz. La piste au retour sera moins stressante puisque nous roulons de jour, nous profitons donc mieux du paysage, croisant les habitants, les troupeaux de moutons, des cochons et des ânes.
Nous dormons sur la place du village.
Lagunas Llanganuco
Le lendemain, on se balade dans le marché et on passe 1h dans un cybercafé avant de rejoindre Yungay un peu plus au sud du callejon. C’est d’ici que part la piste menant au secteur de Llanganuco dans le parc de Huascaran. Comme pour la précédente, cette piste de 26km est tout aussi difficile mais magnifique, elle s’enfonce entre 2 hautes montagnes. On croise toujours pas mal d'animaux domestiques (ânes, cochons, vaches...) et on salue de loin les habitants en train de cultiver dans leur champs.
Nous payons l’entrée au parc 5 soles/adultes (ne dites pas que vous y passez la nuit sinon c’est 65, pour nous c’est passé !). Nous passons devant les 2 lagunas nichées au creux des montagnes, c’est magnifique.
Le soir arrive est nous nous posons au campement, un grand terrain au milieu des vaches juste en face du lac. Il y a d’autres voyageurs, en camion et en tente. Nous sommes à 3840m, il fait très frais dehors, mais nous passons une excellente nuit.
Le lendemain matin, nous faisons école et partons après le repas.
Nous allons nous garer face à la première lagune pour en faire le tour. La balade dure 1h30 et nous pouvons admirer le lac et le paysage de différents points de vue.
Le sentier est un chemin au milieu des quenuals, des arbres dont l’écorce rouge feuilletée se desquame.
La route du retour nous prendra 2h, mais toujours dans un paysage épousstouflant!
De retour à Yungay, on se pose sur le parking du Campo Santo. C’est le seul endroit du village qui n’a pas été détruit par le tremblement de terre et les avalanches. C’est en fait un christ géant situé au sommet d’un cimetière. Le bivouac vous paraîtra un peu glauque mais on y a bien dormi !
Au réveil, nous visitons ce fameux cimetière avant de rouler quelques kilomètres plus bas, vers Monterrey. C’est un minuscule village connu surtout pour ses bains thermaux.
Après le déjeuner, nous allons donc faire trempette dans la piscine. La couleur jaune est due à la présence de souffre. L’eau est chaude, on se régale, en plus c’est bon pour le stress parait-il, ainsi que les rhumatismes, problèmes cardiaques, respiratoires et autres bobos…
Dans l’après-midi, nous descendons à Huaraz, la ville la plus importante du callejon. Il n’y a pas grand-chose à y faire mais nous avons besoin de 2-3 trucs à manger (pain, lait, …) et surtout du gaz !
Heureusement que les allemands nous ont filé leur 2ème bouteille, sans ça nous n’aurions pas eu de douches chaudes le soir et de frigo en état de marche. Il nous faut donc maintenant remplir les 2 nôtres avant de leur rendre.
Passage au Gran Mercado pour le plein de fruits et de légumes.
Après avoir longuement cherché, les habitants nous envoyant d’un bout à l’autre de la ville, nous trouvons la station de gaz à plusieurs kilomètres.
En soirée, nous bivouaquons à Catac, dernière étape dans la cordillera blanca. C’est un petit village typiquement andin, nous avons dormi sur un parking au milieu du village, Félix a même fait un match de volley avec les habitants.
Nous avons ensuite fait un petit apéro avec nos amis allemands et décidons de ne pas poursuivre la découverte du parc national de Huascaran, beaucoup trop difficile d’accès pour des véhicules comme les nôtres.
Dommage car nous aurions aimé faire le site des puyas raimondi, ces plantes géantes pouvant mesurer plus de 10m de haut et ne fleurissant que très rarement, ainsi que le site archéologique Chavin de Huantar situé de l’autre coté du parc. Mais il nous faut avant tout épargner notre cher Mauro qui a encore de longues routes à parcourir.
Au réveil, le ciel est superbement dégagé, laissant apparaître les sommets enneigés de la cordillère. On part faire quelques kilomètres en arrière pour admirer les pics et prendre quelques photos.
Nous quittons ensuite le callejon avec nos amis allemands. La vue sur la cordillère blanche est spectaculaire, nous partons un peu mélancoliques car ce coin du Pérou est absolument superbe pour qui aime la nature et la montagne. On pourrait y passer des semaines car le parc national de Huascaran est très vaste et d’accès compliqué. Les treks en montagnes peuvent durer plusieurs jours. Ce parc est d’une grande richesse et d’une grande beauté, on a adoré !