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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 20:05

        Du 20 au 26 mars 2014


Nous revenons de la carretera australe au Chili et passons rapidement le village de Los Antiguos qui longe le lago Buenos Aires, beaucoup moins joli du côté argentin que du côté chilien où il porte le nom de lago General Carrera. On passe aussi très vite la ville de Perito Moreno (la ville pas le glacier), après y avoir fait quelques courses.

Nous sommes donc sur la ruta 40 en direction du sud. On décide de zapper le site très célèbre de la cueva de los Manos (les peintures préhistoriques les plus célèbres de Patagonie situées dans un très joli canyon qui représentent des mains et des animaux). Bref, ce site nécessite de faire 100km de piste AR, et franchement là, on est un peu blasé de faire du ripio.

 

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                                                                        Photo prise sur internet

On roule donc au milieu d’une pampa désertique, on commence à comprendre la réputation du vent patagon !!! D’ailleurs des panneaux en témoignent régulièrement sur notre trajet. On ne croise quasi personne, à part des guanacos (de la famille des camélidés) et des nandous (de la famille des autruches). On croise aussi nos premiers tatous, trop mignons, dommage qu’on en face encore des guitares avec leur carapace.

1 entre frontière et El Chalten1

1 entre frontière et El Chalten

On fait un arrêt pour la nuit à Baja Caracoles. On dirait un village fantôme perdu au milieu de rien. On stationne près de la petite station essence à l’ancienne.

On se rend compte que le frein à main ne tient plus, il faut le retendre. Nous avons aussi une crevaison lente.

Après une nuit de sommeil et de vent, Pierre s’efforce de démonter la roue pour mettre celle de secours, mais les écrous sont hyper serrés, la barre à mine ne passe pas non plus, Pierre l’a même tordue en forçant. Nous cherchons donc un mécano dans le minuscule village. En général, il y a souvent des petites gomerias (magasin de réparation de pneu) dans ce genre de coin.

Gagné : mais ce spécialiste n’est malheureusement pas équipé pour nous aider à démonter la roue, il n’y arrive pas non plus. On décide finalement de mettre une mèche au niveau de la brèche dans le pneu et on reprend la route.

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La ville la plus proche est à 230km, Gobernador Gregores. C’est sur notre route mais c’est loin, on croise les doigts pour que la mèche fasse son travail. Heureusement que cette route est en grande partie asphaltée, il y a des travaux à certains endroits mais la piste est assez bonne et pas trop longue.

Le pneu semble tenir, nous allons tout de même dans une gomeria un peu plus sérieuse. Le mécano a ce qu’il faut pour enlever la roue, on met notre pneu de secours et il répare le pneu crevé correctement (qui servira de pneu de secours).  

Après ce petit souci, nous repérons le camping municipal qui est étonnamment gratuit alors qu’il est équipé en douches chaudes, tables et bbq. C’est petit, ça paye pas de mine, mais pour nous c’est parfait, d’autant plus que nous sommes à l’abri du vent, inévitable en Patagonie, même s’il ne fait pas si froid que ça.

Nous prenons tous une bonne douche, mangeons des pizzas maison et allons nous coucher.

Nous nous levons tôt et reprenons la route vers El Chalten qui devient une piste pendant 80km.

1 entre frontière et El Chalten3

C’est pénible, on est au milieu de rien, le paysage est grandiose mais monotone. Nous subissons en permanence la violence extrême du vent.

On retrouve du goudron vers le village de « Tres Lagos », avant l’embranchement pour El Chalten.

On longe le lago Viedma et sommes heureux d’apercevoir au loin les pics enneigés et les glaciers.

Nous entrons dans la zone nord du Parque Nacional Los Glaciares (parc national des glaciers), un des plus beaux coins de Patagonie. Si on a la chance d’avoir du soleil, tout devient magique.

On arrive à El Chalten dans la soirée, il fait déjà presque nuit, on ne voit donc pas la célèbre chaine montagneuse.

On se gare sur le parking des guardaparques à l’entrée du village, et au réveil, c’est la surprise : le massif du Cerro (mont) Fitz Roy (appelé aussi Cerro Chalten) et celui du Cerro Torre sont complètement dégagés.

2 El Chalten

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C’est tout simplement grandiose ! On se sent méga motivé pour une bonne marche dans ce décor de montagne, connu du monde entier.

La raison de cette ferveur ? aux abords du campo de hielo Patagonico (dont j’ai déjà parlé dans l’article précédent), deux aiguilles granitiques dominant l’un des plus beaux massifs de la planète : le Cerro Torre culminant à 3102m (la montagne la plus difficile à gravir au monde) et le Cerro Fitz Roy culminant à 3405m, un lieu sacré pour les indiens Tehuelches. Ce peuple a baptisé ainsi le Cerro Chalten (montagne qui crache de la fumée) en raison des nuages qui s’accrochent à la cime de façon presque permanente, ce qui leur fit croire longtemps à un volcan.

el-chalten 0094                                                              Cerro Fitz Roy ou Cerro Chalten

el-chalten 0098                                                                                  Cerro Torre

el-chalten 0110                                                                                 Les 2 massifs

Après un passage au centre d’informations des guardaparques pour connaître les différents sentiers, leur longueur et leur difficulté, nous filons à la petite superette du village pour acheter de quoi faire des sandwiches. En effet, nous partons pour la journée car le trek fait 22km AR et nécessite au moins 5h30 de marche. Nous allons au pied de la laguna Torre (au pied du cerro Torre).

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Le bourg étant établi au fond d’une vallée escarpée, les sentiers présentent des pentes assez raides au début. Mais nous sommes tout frais et continuons à travers une forêt avant d’atteindre un 1ermirador donnant sur une cascade et le rio Fitz Roy en contrebas.

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A mi-chemin, nous arrivons au mirador du Cerro Torre, légèrement embrumé. Nous faisons une pause gouté avant de reprendre à travers une plaine puis une forêt. Les couleurs d’automne rendent le paysage encore plus beau.

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Les enfants commencent à fatiguer, ils essaient de gagner un peu d’énergie que leur transmettent les arbres. Nous arrivons enfin, au bout de 2h30 de marche, à la laguna Torre. Nous sommes au pied du Cerro du même nom et découvrons avec stupeur les icebergs flottant sur la lagune.  C’est en effet le Glaciar Grande et le Glaciar Torre qui se jette dedans, détachant parfois des morceaux de glace.

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Nous profitons des lieux pendant plus d’1h, nous mangeons et les enfants partent attraper des morceaux de glace au bord de la lagune, hummm bien désaltérant ces gros glaçons !

Mais vient l’heure du retour, il ne faudrait pas rentrer après la tombée de la nuit. Nous sommes tous fatigués de la marche. Les enfants ont des ampoules et je me suis un peu bloqué le genou.

2 El Chalten5

Arrivés au camping-car, un bon gouté s’impose. On ira ensuite se garer près de la place principale pour capter une connexion, celle d’un hôtel par exemple.

Finalement, on se dit que de profiter du salon chauffé de l’hôtel en dégustant un chocolat chaud ne serait pas si mal. On passera donc la soirée à l’hôtel « La Aldea », avant d’aller bivouaquer sur le parking du départ des randos.

Le lendemain matin, nous nous baladons un peu dans le village, il y a une petite église sympa et une chapelle en l’honneur des alpinistes morts au cours de l’ascension du Fitz Roy depuis 1953.

Le petit village de El Chalten (800 habitants), capitale nationale du trekking et de l’alpinisme, est encore relativement préservé, comparé à d’autres tout aussi touristique. On trouve pas mal de maison en bois et pas vraiment d’immeubles bétonnés. C’est aussi une saison idéale car les vacances de janvier et février sont passées, le village se vide donc pas mal et nous sommes presque tranquilles sur les sentiers de randonnée avec un climat relativement beau.

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Après le repas, les enfants n’étant pas motivés, nous partons seuls, Pierre et moi, pour une rando vers le Cerro Fitz Roy. Ils sont contents de rester sans nous, ils vont pouvoir regarder un film tranquillement.

2 El Chalten7

Le ciel est encore une fois bien dégagé, nous avons de la chance, après 1h de marche et de montée, nous découvrons le mirador du Fitz Roy. C’est vraiment spectaculaire, avec la laguna Capri en contre bas. Nous rêvons d’aller plus loin, car la région possèdent plusieurs sentiers intéressants approchant ainsi les différents cerros, lagunes et glaciers, mais on ne veut pas laisser les enfants trop longtemps seuls, nous rentrons donc après 2h de marche.

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Mon genou gauche est en compote, j’ai du mal à marcher sans boiter, le plier est terriblement douloureux. Impossible donc pour moi de faire une autre marche demain. Je suis dégoutée car j’avais le projet d’une balade d’une journée vers un autre côté, découvrant une autre lagune avec des icebergs (laguna piedra blanca).  Bref, nous ne sommes pas de grands sportifs à l’origine et nous avons été peut être un peu trop fort dès le 1er jour.

En fin de journée, nous retournons à l’hôtel boire un chocolat chaud et profiter de la connexion.

Le lendemain, après une matinée d’école, nous quittons le village  et cherchons à mettre de l’essence. Le hic c’est que la seule station du village est fermée entre 12 et 15h. Il est 12h10 ! Les boules, nous retournons sur la place, mangeons et attendons l’heure d’ouverture de la pompe. Théo et Vatea jouent dehors sur l’aire de jeux avec les autres enfants du village. Ils vont au gymnase voir les activités sportives de l’école d’en face.

C’est comme ça qu’ils se font inviter par la maîtresse à venir passer la journée en classe le lendemain.

Théo est tout excité, Vatea un peu moins. On reste donc à El Chalten un peu plus longtemps.

Nous restons garé sur la place, histoire d’être juste face à l’école pour la rentrée de demain.

Réveil à 7h00 !!! Dur dur, on y est plus trop habitué, mais Théo saute du lit pour aller en classe, super motivé.

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Nous sommes tous les 4 accueillis et présentés à l’équipe pédagogique. Vatea renonce, trop timide. Je reste avec Théo durant les 2 premiers cours (2 x 40min), histoire de prendre quelques photos et de filmer ce moment unique. Lui qui a bien appris l’espagnol durant le voyage est intimidé par tous ces enfants qui l’écoutent et perd un peu ses mots.

L’ambiance de la classe est plutôt bruyante et dissipée, mais je suis étonnée par le calme et la patience des maîtresses, on est loin de la rigidité française !

Après la pause gouté, je laisse Théo terminer sa matinée d’école qui finit à midi chaque jour de la semaine. Il rentre super content, avec une grande feuille remplie des dessins et signatures des élèves de la classe. Il se plait bien ici et aimerait retourner à l’école demain.

Nous aussi avons eu un coup de cœur pour ce village et toutes les possibilités de balade qu’il offre, mais il faut avancer, encore et toujours, notre temps n’est malheureusement pas indéfini, il diminue même grandement.

Nous mangeons et reprenons la route en direction de El Calafate, 200km de route asphaltée, longeant la rive nord du lago Viedma avec une vue incroyable sur le glacier Viedma.

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Puis la rive sud du lago Argentino et ses eaux laiteuses turquoises.

Les enfants sont en pleurs dans le camping-car, mais le glacier Perito Moreno nous attend et je pense que nous ne serons pas déçus… !

mapa_calafate_com.gif

 

 

 

 

 

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commentaires

F
Nous sommes le 27 aout, où êtes vous maintenant?
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E
<br /> <br /> Coucou Fanny, nous sommes rentrés en France depuis le 8 juillet ;-)  Bises<br /> <br /> <br /> <br />
E
Encore un joli reportage et de superbes photos, tout en couleur.
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N
Théo professeur , vous aurez vraiment tout vécu .<br /> Bisous à vous quatre .
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