Du 1er au 4 novembre 2013
Ciselé au cœur des montagnes, le Colca est le second canyon le plus profond du monde (3400m), après celui de Cotahuasi (3535m) situé non loin d’ici. Il s’étire sur une centaine de km.
Deux fois plus haut que le grand canyon du Colorado, il est tout de même moins impressionnant car il ressemble plus à une vallée qu’à une gorge.
Le canyon est également habité, 14 villages occupent ses flans. Ils ont été créés à l’époque par les conquistadors, utilisant la population indigène pour le travail dans les mines d’or, d’argent et de cuivre. La vallée fertile permettait aussi l’agriculture en terrasse encore utilisée aujourd’hui par les habitants de la région.
Nous sommes donc arrivés à Chivay en fin de journée, village aux portes du canyon de Colca, à 3640m d’altitude. Nous cherchons un bivouac pour la nuit. On se gare sur la plaza de Armas face au commissariat.
Pierre ira ensuite se balader avec Vatea le long de la ruelle principale, il y a de jolies statues représentant les costumes traditionnels.
Le lendemain matin, nous faisons connaissance avec Jean-Claude, sa femme et leur fille qui voyagent en voiture dans le sud du continent. On discute ensemble avant de faire une dernière balade dans la ruelle et du côté du marché. Les « cui » (cochons d’inde) sont déjà en train de cuire dans les marmites… Les femmes portent de jolis chapeaux brodés à large bord.
On roule ensuite 8 km vers le village suivant, Yanque, après s’être acquitté du billet d’entrée dans le canyon (70 s par adultes). Cet argent reviendrait aux villages de la vallée pour financer les routes et le développement touristique.
Yanque est minuscule et tranquille, à 3417m, on s’y arrête pour manger. Théo fera quelques photos avec les rapaces contre quelques Soles. La petite église franciscaine est mignonne et la vue, assez dégagée, offre un panorama sur les montagnes enneigées.
Nous allons ensuite vers les thermes du village. Il y a 2 côtés : la piscine aménagée et les bains situés à même le rio Colca, plus intéressants que ceux de la Calera à Chivay. Néanmoins, Pierre n’est pas très motivé car il y a du monde et du vent aujourd’hui, nous passons notre chemin.
La route devient ensuite une piste en assez bon état, mais les paysages sont spectaculaires et très changeants le long du canyon, terrasses agricoles, montagnes et volcans enneigés à près de 6000m... On prend de plus en plus de hauteur et il fait très chaud. Nous traversons différents petits villages dont celui de Maca qui retiendra notre attention car sa petite place toute tranquille possède des pavés gravés de différents dessins symboliques du pays.
Nous nous étonnons de ne pas voir de véhicules sur la route et très peu de personnes, mais c’est en fait le jour des morts, ce qui explique qu’il n’y a aucune activité aujourd’hui.
Nous profitons donc de cette solitude sur la route et les différents points de vue sur le canyon.
Malheureusement, nos photos ont perdus en qualités et Pierre devenu perfectionniste à ce sujet s’en agace. En effet, l’appareil étant tombé, l’objectif abîmé ne tient plus sur le boîtier et ne fait plus correctement la mise au point. Il va être urgent pour nous d’en acheter un neuf. Aïe le budget !
Enfin vers 16h, nous arrivons au but, la Cruz del Condor et son mirador.
Là, le temps se fige, tant le décor est impressionnant : le rio Colca n’est qu’un mince filet d’argent, les condors, profitant des courants ascendants, hissent sans effort leur énorme carcasse, ailes de plus de 3 mètres étales et immobiles, jusqu’au sommet de la paroi.
Ici les murs de l’abîme s’élèvent, côté mirador, à 1200m et, en face, à 3000m. La polémique est que le Grand canyon est moins profond mais comporte 2 versants d’une hauteur vertigineuse. Ici il n’y en a qu’un, mais plus haut !
Le mirador comporte un parking assez vaste, nous nous posons là pour la nuit. Durant la fin d’après-midi, nous passons pas mal de temps au bord du canyon, admirant quelques condors haut dans le ciel. Le temps s’est arrêté, il fait beau et nous sommes seuls. La plupart des touristes ne viennent que le matin par convois en colectivos. Nous profitons donc tranquillement de la quiétude du lieu.
Un début de nuit pas banal nous attend : Pierre s’étant juste déplacé un peu sur le parking a oublié de remettre le frein à main (il faut dire qu’il est malade ce soir). Après s’être tous couchés au bout de quelques minutes, le camping-car s’est mis à reculé ! Nous avons tous cru durant un quart de seconde que quelqu’un nous secouait, petite frayeur donc avant de reprendre nos esprits !!!
7h du matin, les premiers cars arrivent, il y a au moins 200 personnes espérant apercevoir les condors.
Mis à part le monde, nous ne seront pas déçus, ils volent et passent proche de la paroi à quelques mètres de nous. Bien plus visible qu’hier donc.Il y a même un condor royal, avec sa colerette blanche.
Nous restons là toute la matinée et changeons de point d’observation pour aller un peu plus haut. Encore une belle surprise, 3 condors sont là, posés sur un promontoire rocheux, juste en face de nous. Impressionnant de les admirer, leurs ailes sont gigantesques.
Satisfaits de notre rencontre avec les condors, nous décidons de quitter l’endroit.
Nous roulons un peu plus loin car il y a un autre mirador, celui de Tapay qui offre aussi un très beau point de vue et la possibilité de voir l’oiseau emblématique.
Après quelques photos, nous nous rendons au dernier village du canyon : Cabanaconde (c’est d’ici que partent les sentiers pour aller au fond du canyon), mais celui-ci est en travaux ce qui nous oblige à faire demi-tour.
On repart vers Yanque. Le temps se gâte, il pleut, ce qui nous démotivera une fois de plus de faire les thermes. On fait de l’école et des jeux de société.
Nous passons la nuit là.
Seulement ne vous laissez pas tromper par la tranquillité du village ! A 6h du matin, la musique locale de la mairie raisonne dans les hauts parleurs de la plaza de Armas et signale les évènements de la semaine. Incroyable un truc pareil, dans ce minuscule bled où il n’y a pratiquement personne ! Bref, ce désagrément n’était pas unique puisqu’il nous a été confirmé par d’autres voyageurs ayant bivouaqué là aussi.
Bref, nous quittons Yanque, repassons par Chivay et disons adieu au canyon de Colca. Le boleto acheté en arrivant nous ne aura donc pas été utile puisque nous n’avons eu aucun contrôle, sans doute parce que c’était la fête des morts.
Direction maintenant Arequipa…